Citations d’Erich Maria Remarque

Erich Maria Remarque est l’un de mes écrivains préférés. Ses écrits sont, à la fois, sensibles et critiques (la religion, la guerre…). Ils ont également une dimension sociologique et historique très intéressantes. J’ai sélectionné des citations qui m’interpelaient…


« Qu’avez-vous fait pour nous, quand nous sommes revenus ? Rien, rien ! Vous vous êtes disputés au sujet des victoires, vous avez inauguré des monuments aux morts, vous avez parlé d’héroïsme et vous vous êtes « défilés » devant les responsabilités ! Vous auriez dû nous aider. Au lieu de cela, vous nous avez abandonnés à nous-mêmes au moment le plus difficile, quand il s’agissait pour nous de nous retrouver ! Voici ce que vous auriez du prêcher du haut de toutes les chaires, voici ce que vous auriez dû nous dire à notre démobilisation et nous répéter, encore et toujours : ‘Nous nous sommes tous effroyablement trompés ! Il nous faut maintenant retrouver le chemin tous ensemble ! Ayez du courage ! C’est pour vous que ce sera le plus pénible, parce que nous n’avez rien laissé derrière vous qui vous recueillir ! Ayez de la patience !’ Vous auriez dû nous montrer à nouveau ce qu’est la vie et nous réapprendre à vivre ! Mais vous nous avez laissés en panne, vous ne avez laissés dans le pétrin. Vous auriez dû nous enseigner à croire de nouveau à la Bonté, à l’Ordre, à la Reconstruction et à l’Amour ! Au lieu de cela, vous avez repris vos méthodes de falsification, d’excitation et remis vos textes en route ! »
Après, 1931, p380-381


« Georges, dit Hélène, a toujours été idiot. C’est un faible, musclé, qui a besoin d’une idéologie baleinée, comme une grosse dame a besoin d’un corset. Faute d’armure, il s’effondrerait. Ne discute pas avec lui. Il crie parce qu’il est faible. »
La Nuit De Lisbonne, 1962, p166

« Une note plus suave, plus douce qu’au dehors, régnait dans l’église, mais je me souvins que la religion de l’amour de Dieu et du prochain avait fait répandre beaucoup de sang. A l’instant ou elle avait cessé d’être persécutée, elle s’était mise à persécuter elle-même, en usant du bucher, de l’épée et de la torture. »
La Nuit De Lisbonne, 1962, p58

« Comme c’est beau ici ! Je n’avais pas vu cela depuis des années. J’ai deux autos, une maison de dix pièces et assez d’argent… à quoi cela me sert-il ? Qu’est-ce que cela auprès de ce matin d’été en plein air ? Le travail…. Une sombre obsession… toujours l’illusion que, plus tard, ce sera différent. Ça ne change jamais. C’est drôle, ce qu’on fait de sa vie ! »
Les Camarades, 1938, p294

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