L’espionnage au fil de l’histoire

Le musée de l’espionnage berlinois permet la découverte, d’une part, de l’histoire de l’espionnage à l’échelon mondial (des prémices de l’Egypte Antique à nos jours), et d’autre part, des techniques employées (certaines sont en bas de cet article).

Quelques anecdotes

Le Cardinal Richelieu (1585-1642), premier ministre de Louis XIII (1601-1643), constitua un réseau secret d’informateurs. Parmi eux, l’ordre des Capucins très présent en Europe et en Orient, des marchands (qui, par définition, voyagent) ou les dames de la Cour (les commères, même si cela est très cliché ;-)). Les retours de ces derniers pouvaient modifier ses décisions.

Au 17ème siècle, un service secret appelé « Cabinet Noir » était en charge de l’ouverture du courrier, au nez et à la barbe des destinataires. Les lettres jugées intéressantes par le renseignement pouvaient être retranscrites et envoyées au roi Louis XIV (1638-1715).

Louis XV (1710-1774) dirigea des agents du renseignement présents au sein d’un service appelé « Secret du Roi ». Afin d’éviter une alliance entre la Russie et l’Angleterre, peu de temps avant la guerre des sept ans, Louis XV envoya Charles de Beaumont à Saint-Pétersbourg. « Femme emprisonnée dans un corps d’homme », il gagna la confiance de Tsarine Elizabeth…et le pacte avec Londres ne se concrétisa pas.

On le sait moins mais Giacomo Casanova (1725-1798), en plus d’être écrivain et aimant vénitien, endossa le rôle d’espion pendant une courte période. Au début de la guerre des sept ans, il enquêta à bord de navires de guerre anglais pour le compte des Français.

Quand l’armée autrichienne dirigée par le maréchal Karl Mack de Leiberich pris position contre les troupes de Napoléon en 1805 près d’Ulm, elle ne se douta pas que son chef de bataillon de reconnaissance était un agent infiltré au service des Français. Karl Ludwig Schulmeister conseilla, bien évidemment, mal le maréchal Mack qui perdit la bataille.

En 1885, le journaliste suisse Victor Tissot publia un livre sur « La police secrète prussienne », affirmant l’existence d’un réseau étroit d’agents allemands à travers la France, même s’il fournit peu de preuves à ce sujet. Cette publication se vendit très bien et façonna durablement l’opinion publique française.

Alfred Dreyfus (1859-1935), seul officier juif au sein de l’armée française, fut accusé à tort de vendre des secrets militaires à l’Allemagne. Banni à vie sur l’île du Diable en Guyane, sa réhabilitation fut prononcée en 1906, la campagne de presse d’Emile Zola ayant joué un grand rôle en sa faveur.

Lors de la première guerre mondiale, l’espionnage consiste principalement à reconnaître les positions ennemies, leurs compositions, leurs déplacements… Aéroplanes, pigeons voyageurs…et interception des communications ennemies (radios/téléphones/télégraphes) occupent une place prédominante. La cryptologie a toute son importance, le décodage s’avère parfois décisif. Ainsi les Allemands remportent la bataille de Tannenberg suite aux écoutes de conversations russes (août 1914). En Angleterre, une cellule « room 14 » emploie 800 personnes en charge de décrypter les messages radiophoniques allemands.

Les services secrets se développent au cours de la seconde guerre mondiale. Beaucoup d’agents sont infiltrés un peu partout. Ainsi, Joséphine Baker devient, dès septembre 1939, agent du contre-espionnage : profitant de sa notoriété, elle se fait inviter dans des cocktails donnés dans des ambassades pour y récolter des informations confidentielles comme les mouvements des troupes allemandes. Jacques Abtey, qui la recruta, raconte :

Grande fut ma surprise lorsque je l’aperçus… Nous avancions par l’allée du parc, lorsque nous entendîmes un joyeux « Hello ! ». Puis ce fut l’apparition, au-dessus des buissons, d’un feutre ratatiné… Souriant de toutes ses dents, elle était là, une main dans la poche d’un vieux pantalon, l’autre tenant une vieille boite de conserve rouillée remplie d’escargots … Je fus, dès le commencement de notre conversation, saisi par l’étrange rayonnement de mon interlocutrice… Parlant sans rechercher d’effet, d’une voix douce, égale… je dus faire un effort afin de ne pas laisser paraître mon émotion quand elle me parlait de la France, son pays d’adoption : « C’est la France qui m’a fait ce que je suis, je lui garderai une reconnaissance éternelle. La France est douce, il fait bon y vivre pour nous autres gens de couleur, parce qu’il n’y existe pas de préjugés racistes. Ne suis-je pas devenue l’enfant chérie des Parisiens. Ils m’ont tout donné, en particulier leur cœur. Je leur ai donné le mien. Je suis prête, capitaine, à leur donner aujourd’hui ma vie. Vous pouvez disposer de moi comme vous l’entendez. »
Jacques Abtey – Les Français Libres

 

Quelques photos du musée pour terminer, la période de la guerre froide jusqu’à nos jours est abordée :

2 commentaires Ajoutez le votre

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    Michelle Matthes
    Executive Secretary
    German Spy museum

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