Très sensible à ce nouveau traité, dont la médiatisation n’a guère été à la hauteur des dommages qu’il va causer, je suis allée à la manifestation du samedi 18 septembre à Paris exigeant un référendum national sur l’application du CETA (déjà demandé par Nicolas Dupont-Aignan). L’heure est grave, les clivages politiques doivent rester aux vestiaires pour permettre une union transpartisane.
Notre démocratie bafouée
L’arbitrage appelé « ISDS Investor-State Dispute Settlement » permet aux entreprises d’attaquer un Etat si elles jugent qu’il les empêche de prospérer économiquement (mais pas l’inverse !). L’intérêt général est-il compatible avec celui des investisseurs ? Non ! Place à l’ingérence judiciaire, pourtant l’un des piliers de notre démocratie. Qui guidera la loi ? Les citoyens ou la crainte de procédures d’arbitrages ?
Les normes (sanitaires, sociales, environnementales) contraires aux intérêts des entreprises pourront être modifiées à posteriori sans le contrôle des parlementaires, instances de régulation ou citoyens. Pierre Rabhi : « On mange tellement de choses toxiques, que ce n’est pas bon appétit que j’ai envie de dire aux gens, mais bonne chance. »
« La faucheuse est dans le pré »
Un agriculteur se suicide tous les deux jours en France. Le CETA, supprimant 99% des droits de douane, va accentuer une concurrence déloyale. Les subventions allouées aux agriculteurs/éleveurs canadiens, tout comme les tailles de leurs fermes, sont plus importantes. 65.000 tonnes de viande bovine et de 75.000 tonnes de viande porcine vont être importées : le marché français va être inondé par cette viande de mauvaise qualité produite en masse !
Le Canada est le 5ème exportateur mondial d’OGM et traite sa viande aux hormones et à la ractopamine (dopant). Pour l’instant, les autorités se veulent rassurantes (même si le Ministre de l’Agriculture Stéphane Travert s’est pris les pieds dans le tapis : « Si du bœuf aux hormones vient sur le sol français, il va falloir informer les consommateurs, évaluer les quantités, identifier d’où il vient et nous travaillerons donc sur l’étiquetage » avant de faire du rétropédalage : « Il est hors de question que l’Europe importe du bœuf aux hormones. ») Les producteurs nord-américains, via leurs lobbies, mettent déjà la pression pour faire évoluer les normes sanitaires…
« Make our planet bad again »
Les énergies fossiles (polluantes) seront davantage sollicitées (comme le pétrole en Alberta du Nord), notamment via les transports transatlantiques : cela accentuera les gaz à effet de serre et les rejets chimiques. Nous sommes très loin des COP 21-22-23… et de l’énième coup de communication d’Emmanuel Macron qui, une fois de plus, ne joint pas les paroles aux actes.
Comme l’a déclaré Nicolas Dupont-Aignan : « Sur le CETA, Emmanuel Macron s’est couché ». Guère surprenant vue la déclaration de ce dernier : « Ce traité améliore objectivement les choses dans notre relation commerciale avec le Canada ».
Le bon sens voudrait que les circuits courts soient développés. Le CETA est tout l’inverse. Toute notre vie quotidienne est menacée à travers les dégradations environnementales, économiques (45.000 emplois détruits en France) sans oublier la santé. Ce n’est pas comme si l’on ne savait pas : les dégâts européens sont déjà là (regardez les importations de fruits et légumes à bas coût, du vin espagnol dont les étiquettes font penser à du vin français…), pourquoi tendre vers cet échelon mondial ?
A qui profite le CETA ?
Certainement pas aux Français. 64% sont contre cet accord, 36% estiment « qu’il est une bonne chose » (faute d’être correctement informés de son contenu ô combien scandaleux ?).
Ce Traité est un acte de Haute Trahison à l’égard de notre pays. Puisse le CETA être un jour jeté dans les poubelles de l’histoire.