Mise à jour 18 mars 2018
Bernard Pivot : « Ego – Nom masculin. Invariable. Un ego ne varie pas, ne transige pas, ne s’abaisse pas, reste toujours au sommet de sa considération. L’ego ne peut pas prendre la marque du pluriel. Un authentique et puissant ego refuse d’être mêlé à des moi moi moi subalternes ou d’imposteurs. Un ego n’a pas d’accent sur le e. Ce serait un pléonasme. Car il est dans la nature même de l’ego de mettre constamment l’accent sur lui. »
Les mots de ma vie de Bernard Pivot
Jean Paulhan : « Je sais qu’il y en a qui disent : ils sont morts pour peu de choses. Un simple renseignement (pas toujours très précis) ne valait pas ça, ni un tract, ni même un journal clandestin (parfois mal composé). A ceux-là, il faut répondre : ‘C’est qu’ils étaient du côté de la vie. C’est qu’ils aimaient des choses aussi insignifiantes qu’une chanson, un claquement de doigts, un sourire. Tu peux serrer dans ta main une abeille jusqu’à ce qu’elle étouffe. Elle n’étouffera pas sans t’avoir piqué. C’est peu de choses, dis-tu. Oui, c’est peu de choses. Mais si elle ne te piquait pas, il y a longtemps qu’il n’y aurait plus d’abeilles.' »
Cahiers de la Libération, « L’abeille », n°3, février 1944
Pierre Rabhi : « L’être humain n’est pas né pour le PIB, ni pour être confiné et enfermé. C’est pourtant ce qu’il se passe. Si l’on y réfléchit, jusqu’à l’université nous sommes enfermés dans des ‘bahuts’; puis nous travaillons tous et vivons dans des ‘boîtes’; même pour s’amuser, les jeunes vont en ‘boîtes’ dans leur ‘caisse’; enfin, à notre mort on nous met dans une petite boîte. »
Henri Barbusse : « C’est là, dit-il, qu’on a fusillé le soldat du 204, ce matin.On a planté le poteau dans la nuit. On a amené le bonhomme à l’aube, et ce sont les types de son escouade qui l‘ont tué. Il avait voulu couper aux tranchées ; pendant la relève, il était resté en arrière, puis était rentré en douce au cantonnement. Il n’a rien fait autre chose ; on a voulu, sans doute, faire un exemple. »
Le Feu, Journal D’Une Escouade, 1916, p192
>>> Avant l’exécution, les gradés « dégradent » les futures victimes lors d’un cérémonial bien huilé. Pas de pierre tombale pour les fusillés, par contre le procès verbal d’exécution est bien placardé dans la ville du défunt, histoire que sa famille soit pointée du doigt (et souvent rejetée par le village). L’armée française a ainsi prononcé 2500 condamnations à mort, 620 dossiers de poilus exécutés ont pour le moment été retrouvés.
A propos du recrutement de Joséphine Baker dans la résistance en 1940.
Jacques Abtey : « Grande fut ma surprise lorsque je l’aperçus… Nous avancions par l’allée du parc, lorsque nous entendîmes un joyeux « Hello ! ». Puis ce fut l’apparition, au-dessus des buissons, d’un feutre ratatiné… Souriant de toutes ses dents, elle était là, une main dans la poche d’un vieux pantalon, l’autre tenant une vieille boite de conserve rouillée remplie d’escargots … Je fus, dès le commencement de notre conversation, saisi par l’étrange rayonnement de mon interlocutrice… Parlant sans rechercher d’effet, d’une voix douce, égale… je dus faire un effort afin de ne pas laisser paraître mon émotion quand elle me parlait de la France, son pays d’adoption : « C’est la France qui m’a fait ce que je suis, je lui garderai une reconnaissance éternelle. La France est douce, il fait bon y vivre pour nous autres gens de couleur, parce qu’il n’y existe pas de préjugés racistes. Ne suis-je pas devenue l’enfant chérie des Parisiens. Ils m’ont tout donné, en particulier leur cœur. Je leur ai donné le mien. Je suis prête, capitaine, à leur donner aujourd’hui ma vie. Vous pouvez disposer de moi comme vous l’entendez. »
Lors de l’attentat raté du Petit-Clamart :
Yvonne de Gaulle : « J’espère que les poulets n’ont rien eu ! », désignant les volailles transportées dans le coffre et non l’escorte policière !
Charles de Gaulle : « Ils ne savent pas tirer ! »