Loi ELAN : les démolisseurs en marche !

Le progrès selon le Gouvernement ?

Diviser par 10 la part des logements neufs accessibles aux handicapés tout en prétendant que l’amélioration de leurs conditions de vie « est une priorité du quinquennat » !

Cela est écrit noir sur blanc sur le site du Gouvernement : 

D’autant plus absurde que ce nouveau quota de 10% ne s’applique qu’aux habitations neuves, qui représentent… 1% du parc immobilier français ! Les 90% restants devront être « évolutifs » : qui payera les travaux ? Le propriétaire qui loue à un handicapé ? Certainement pas, ne soyons pas dupes !

Où est le principe d’accessibilité universelle issu de la loi de février 2005 ? Volatilisé ?

Il n’échappera à personne que la population française vieillit : en 2050, 15,6% aura plus de 75 ans contre 9,1% actuellement !

Déjà que les infrastructures comme les EHPAD  et autres maisons de retraite manquent cruellement de moyens humains et financiers (sans parler du coût de la prise en charge pour les familles et du bien-être du patient), il aurait été judicieux de développer le maintien à domicile des personnes à mobilité réduite via des logements adaptés.

Que nenni !

Cette alternative, dont la cohérence à la fois financière et humaine saute pourtant aux yeux, n’était pas assez pertinente pour le Gouver… pardon, les promoteurs immobiliers qui peuvent dorénavant se frotter les mains.

Le lobbying, il n’y a que cela qui marche ! Le Grand Paris nous le rappelle : cette « bonne affaire » pour les bétonneurs ne rééquilibrera certainement pas le déséquilibre habitat-emploi caractéristique de l’Ile-de-France, bien au contraire.

Jean Louis Garcia, le président de l’APAJH, l’association pour les adultes et jeunes handicapés, qualifiera cette loi ELAN de « régressive », n’ayant aucune « vision d’avenir ». Jacques Toubon, Défenseur des droits, estimait en avril dernier le projet « totalement contraire au droit » et susceptible de « remettre en cause l’accessibilité universelle ».

Nous pouvons juger la valeur d’une société par la façon dont elle traite les individus les plus vulnérables.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a encore beaucoup à faire !

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