Le musée Salis, un plongeon au cœur de l’histoire de l’aviation

Le meeting aérien de la Ferté-Alais fait partie des incontournables du genre. Le musée volant Jean-Baptiste Salis, qui lui est étroitement associé, permet de revoir au calme les avions aperçus lors de ce grand rassemblement. L’occasion de retracer certaines anecdotes lues sur place….

  • Clément Ader parvenant à faire décoller son appareil muni d’un moteur à vapeur fin 1890 le baptisera « avion » soit « Appareil Volant Imitant l’Oiseau Naturel » .
  • La première guerre mondiale va accélérer l’évolution technique des avions : ils volent à 2000m en 1914 pour atteindre 6000m en 1918. L’autonomie en vol augmente, l’artillerie et le bombardement se précisent. Le parachute et la radiotéléphonie voient le jour.
  • 9 millions de morts, c’est le bilan de la première guerre mondiale. Parmi eux, 5600 aviateurs français, 7500 anglais et 11400 allemands.
  • A la fin de la guerre l’Allemagne a construit 38000 avions et la France 51000 : les combats aériens solitaires se font de plus en plus rares au fil de l’avancée de la guerre au profit d’attaques groupées.
  • Les escadrilles ont une mascotte, souvent un animal, qui sert de porte-bonheur aux pilotes. Par exemple une cigogne ou… un lion !
  • Les Drachen sont des ballons captifs « attachés » au sol par des câbles. Déployés près du front, ils permettent de prendre connaissance des mouvements ennemis. Gonflés à l’hydrogène, non armés, ce sont des cibles faciles pour les aviateurs ennemis……
  • L’aviation de reconnaissance aura permis de lancer la contre-attaque de la Marne, symbolisée par ses fameux taxis. Les dirigeables, aéronefs, avancent grâce aux propulsions d’hélices. Utilisés pour des bombardements, ils seront améliorés grâce à l’apport du comte allemand Zeppelin (c’est pourquoi le groupe Led Zeppelin s’appela ainsi et choisit cette pochette).
  • L’école militaire d’aviation de Pau a formé 5400 pilotes militaires en 4 ans de guerre.

Les as français

Les journaux français leur feront la part belle au cours du conflit : des portraits sont fréquemment écrits. Ils fascinent, aussi bien les petits que les grands. Le mythe du chevalier réapparaît, loyal et courageux. Il est « au dessus de la mêlée des hommes », symboliquement cela est fort.

Peut-être est-ce pour cela qu’un certain président s’est déguisé en pilote de chasse cet été ? Ou qu’il s’est fait hélitroyer sur le sous-marin nucléaire « Le Terrible » tel un Dieu redescendant sur terre parmi les hommes ? (Désolée, je n’ai pas pu m’empêcher !)

Parmi les as français les plus célèbres :

Pour obtenir le statut d’As, il faut au moins abattre 5 avions ennemis, au bout de 10 l’aviateur apparaît dans un communiqué..

Ernst Udet

Quand l’as allemand Ernst Udet rencontre l’as français Georges Guynemer
Nous volons à la même altitude.
Nous nous croisons si près l’un de l’autre que je peux voir parfaitement tous les détails du visage de mon adversaire.
Au cinquième passage je déchiffre même l’inscription sur son fuselage « Vieux Charles ».
Quelle frousse, le Français a déjà abattu 30 avions et je devine aussitôt que la partie sera rude.
J’essaie toutes les figures que je connais : looping, virage et vrille mais il anticipe tous mes mouvements à la vitesse de l’éclair.
Je prends conscience qu’il est beaucoup plus fort que moi, mais si je tente de m’enfuir il pourra facilement me descendre.
Pendant huit minutes nous essayons tous les deux de nous placer en position de tir, soudain je le vois effectuer un looping et voler sur le dos au dessus de ma tête, je lâche par réflexe une rafale mais je le manque, une fois de plus !
La violence de la manœuvre m’a surpris.
Je suis maintenant à sa merci.
C’est alors qu’à ma grande surprise il lève la main, me salue, puis s’éloigne tranquillement.
Guynemer venait de prouver qu’il existait encore un peu d’esprit chevaleresque dans cette guerre moderne.

 

Musée Volant Salis
Fermé de la mi-novembre à fin février
Aérodrome de la Ferté Alais, 91590 Cerny
01 64 57 52 89

Le meeting aérien « Le temps des hélices » se tient tous les ans pendant la Pentecôte, à ne pas manquer !

Marcel Jeanjean (1893-1973)

Marcel Jeanjean aurait même influencé le Tintin d’Hergé, avec son personnage de Fricasson, globe-trotter accompagné de son chien Zigoto…

Un commentaire Ajoutez le votre

  1. Jeanne dit :

    Un magnifique musée à ne pas manquer si vous habitez à côté !

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