Décidément, le Musée des Armées nous propose des expositions temporaires de qualité ! « Animaux & guerres » relatait les relations entre les hommes et les animaux lors des conflits armés.
Le rôle de l’animal est pluriel. A la fois source de réconfort, il peut être un redoutable combattant et, malheureusement, servir de garde-manger. Bien que souvent interdite par l’armée, la présence d’animaux domestiques en son sein est une réalité, contribuant au maintient d’un moral soumis à rudes épreuves…
Voici quelques anecdotes !
Le Tigre
- Les Brigades du Tigre (« Brigades régionales de police mobile » est l’appellation complète) sont l’ancêtre de notre police judiciaire. Georges Clemenceau les crée en 1907 et les dote d’une plus grande mobilité pour lutter plus efficacement contre les bandes qui se déplacent en voiture. La lutte contre des gendarmes à cheval n’était pas très efficace ! Une tête de tigre figure sur le logo de la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ) ainsi que… le profil de Georges Clemenceau.
- Véritable incarnation de la puissance, le Tigre donnera son nom à des machines de guerre. Citons les chars allemands « Tigre » ou l’hélicoptère de combat de l’armée française « EC665 Tigre » surnommé « Tigre ».
Le pou
- Fidèle compagnon du soldat, le pou peut être porteur du typhus… C’est pourquoi la prévention se développe, les soldats de la Première Guerre mondiale verront dans leur paquetage des boîtes de beurre de pyrèthre, répulsif contre les insectes. Les poilus généralisent le surnom de « toto » (rien à voir avec 0+0=…). Avec les rats et les puces, les « totos » incarnent un quotidien où l’hygiène n’est pas au rendez-vous…
Le rat
- Le « gaspard » est craint. Tout d’abord, ses puces peuvent transporter la peste. Mais aussi parce qu’il attaque les provisions et les cuirs (ceintures, chaussures). Des chasses sont souvent organisées avec des récompenses à la clef : 5 sous pour 20 rats tués !
- Pendant le siège de Paris, un rat se vendait 3 francs… et était selon le cuisinier Thomas Genin une viande « fine et peu fade »… A table !
Le chat
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- Le chat est le prédateur du rat… Utile à bord des flottes de guerre pour préserver les cordages et la nourriture ! Il devient vite une mascotte, apaisant les tensions. Son nom figure même dans le registre du bateau.
- Des organisations terroristes recourent aujourd’hui à ces mascottes des sociétés occidentales pour tenter de propager une image positive sur les réseaux sociaux.
- Dans le film « Joyeux Noël », un chat circule dans les tranchées, alors que les soldats négocient une trêve pour Noël. Ce chat a bien existé : il fut accusé d’espionnage et fusillé par l’armée française…
- Dossiers de l’ECPAD sur les chats dans la guerre – Partie 1 | Partie 2
Le chien
- Allié du soldat, le chien fait partie du monde militaire depuis l’Antiquité. Attaquer l’ennemi, garder des places fortes ou pourchasser des esclaves… les usages sont variés.
- Dès la moitié du 19ème siècle, la cynophilie se développe dans toute l’Europe. Les chiens se voient attribuer des missions de sentinelles, de messagers… et portent même secours aux blessés.
- L’Allemagne disposait de plus de 5000 chiens dressés au début de la Première Guerre mondiale… La France se décida en… 1917 à créer des centres de dressage.
- La Seconde Guerre mondiale verra l’omniprésence des chiens dans toutes les armées. L’Armée française récupérera 600 chiens allemands à la fin du conflit, ils participeront aux guerres de décolonisation.
La mule
- Depuis l’Antiquité, la mule est réputée pour sa robustesse. Pratique pour le trait et l’accès aux terrains difficilement accessibles, l’Armée française l’utilisera jusqu’en… 1975 !
- Lire l’étude « Utilisation du mulet dans l’armée française » par Claude Milhaud et Jean-Louis Coll.
Le cheval
- L’omniprésence du cheval au sein de l’armée est incontestable. Pouvant porter jusqu’à 700 kilos pendant 10 heures, il transporte vivres et équipement du soldat pendant les campagnes militaires.
- La cavalerie est longtemps restée l’élément donnant la victoire, du moins avant l’avènement de la mécanisation. Durant la Première Guerre mondiale, seuls les chevaux pouvaient avancer dans les terrains boueux troués par les obus : ils porteront l’artillerie… et beaucoup mourront.
- Aujourd’hui, les armées autrichiennes et suisses utilisent le cheval de bât dans les montagnes.
Le lion
- Le lion, associé à la puissance et au courage, demeure omniprésent sur les champs de bataille et dans l’imaginaire du soldat (« se battre comme un lion »). Les Romains portaient des peaux de lion lors des combats et le lion était souvent choisi comme emblème sur les monuments funéraires.
- Les chevaliers ne sont pas sans reste : Richard cœur de lion et d’autres l’utiliseront sur leur blason. Même des régiments français l’utilisent comme insigne !
Les Invalides – Musée des armées
Place des Invalides, 75007 Paris
Article de Paris Match – Bêtes de tranchées, héros silencieux
Super Lucie !