Fa–cho : ces deux syllabes raisonnent comme une sentence sans appel, un carton rouge brandi par l’arbitre de la bien-pensance à chaque fois qu’il ne peut contrer les arguments des joueurs récalcitrants. Il faut isoler, culpabiliser, censurer via cette fin de non-recevoir renvoyant aux heures les plus sombres de notre histoire.
S’exprimer de manière critique sur des thématiques comme l’immigration ou l’Islam politique équivaut à revêtir la chemise brune du fasciste, rien que cela. Aller à contre-courant d’une certaine bien-pensance, autoproclamée comme telle, est à vos risques et périls !
Intéressons-nous aux origines du mot. Le fascisme, selon les (vrais) fascistes, réside à mettre à la disposition du dictateur toutes les forces de la Nation. Mussolini le résume en : « Tout dans l’État, rien contre l’État, rien en dehors de l’État ».
Le fascisme, pour une personne normalement constituée, c’est avant tout la suppression de la liberté et de la démocratie. Le peuple, pourtant exalté en étant mis sur le devant de la scène (« Ein Volk, ein Reich, ein Führer »), n’a pas la maîtrise de son destin : il est soumis au dictateur qui agit en « père de famille – violent – qui sait, lui, ce qui est bon pour eux ». Penser par soi-même est vivement déconseillé.
Alors pourquoi l’Obs qualifie-t-il Patrick Buisson, Elisabeth Lévy, Eric Zemmour and Cie de « néo-fachos » si ce n’est que pour couper court au débat en maintenant le lecteur dans l’erreur en galvaudant ce terme ? L’objectivité journalistique attendra, la charte de Munich ? Tellement anecdotique !
Pire, en désignant de faux fachos, cela permet aux « vrais » d’être encore moins visibles, donc plus dangereux. Un paradoxe !
La « police des mots » est devenue un tribunal discréditant toute pensée jugée déviante en annihilant toute discussion démocratique. Désigner ainsi un ennemi, alors soumis à la vindicte populaire, ferme le débat au moment crucial où il devrait s’ouvrir.
Curieux de constater que les personnes aboyant à coup de « facho facho facho » n’ont pas les mêmes scrupules à l’égard de l’extrême gauche et les millions de morts du communisme. Le fascisme de gauche (Mao, Pol Pot, Staline…) serait-il moins grave que celui de droite ?
Assurément non, les deux étant à mettre dans le même sac !
Bref, le plus grave dans tout cela, c’est que galvauder ce terme porte atteinte à la démocratie en annihilant tout débat. Ce qui va à l’encontre du discours des bien-pensants autoproclamés démocrates ! Assurément, la prochaine bataille sera sémantique.